Une première rencontre.

Les dents qui étincelles, le sang qui gicle … La proie tombe au sol et le chien se jette sur elle. Il enfonce ses crocs dans sa gorge et serre de plus en plus. Impuissant, tu la regardes se battre, essayer de vivre … Mais bientôt elle tombe au sol. Morte. Le rottweiler reprend sa proie et repars plus loin. Tu cours jusqu'à ta mère, la secoue de ta patte, mais ses yeux ouvert ne voient plus rien, regardant sans le voir le toit qui vous recouvre.

Puis le paysage change. Le peut de lumière qu'il y avait disparaît, laissant place à une obscurité étouffante. Le corps de ta mère s'éloigne tout d'un coup de toi, comme tirée par une ficelle invisible. Puis la pluie gronde à la surface, s'infiltre par les troues dans la voûte. Bientôt, le tunnel est entièrement inondé. L'eau monte jusqu'à ton ventre, te fait monter, puis t'aspires vers le fond, vers ta mère, vers la mort. Tu luttes pour remonter à la surface, mais le liquide s'infiltre dans tes poumons. Tu te noies …

Un frisson me parcours le corps et je me réveille. Je lève la tête, sentant un pelage contre le mien. Mais c'est normal. Je suis dans la Tanière Ensommeillée, lieu où tout le monde dors. Enfin, tout le monde …

Je me lève, m'ébroue, puis me dirige vers le tunnel d'où s'infiltre de la lumière. Je saute par-dessus les corps endormies en essayant de n'en réveillé aucun puis, une fois arrivé au tunnel, je m'arrête et m'assois. Une forme se dessine au bout, près de la Lumière des Enfers. Je plisse les yeux, hésite entre la colère et la gentillesse.

HAYDEN: « Qu'est-ce que tu fais ? »

Je continu à le regarder. Son pelage brille dans les rayons du soleil, et c'est sûrement pas parce qu'il est propre.

HAYDEN: « Où t'as dormi ? On dirait que ton pelage est gelé. »

Je refuse de m'approcher plus que ça. J'ai pas envie de bouger. Je me passe une patte sur le museau puis écoute mon ventre grogner doucement. Je ne vais pas rester longtemps finalement. Enfin, on verra.

Le loup me regarde puis se lèche les babines. Je hausse les sourcils, un sourire dédaigneux sur mes babines. Il croit que je vais lui servir de repas ou quoi ? Il continu à me regarder, sans rien dire, puis me demande si ça me regarde. Un léger rire m’échappe, et un nuage de vapeur blanche sort de ma gueule pour aller se dissiper dans l’air. L’étranger se dépêche de se lever et me regarde d’un air agressif. T’inquiète, gas, je ne suis pas cannibale. Pas encore du moins …

Je ne bouge toujours pas, assis tranquillement. Je ne dis rien. J’ai du mal à distinguer la couleur de son pelage : pour moi, il n’est qu’une ombre dans le fin rayon de lumière qui essaye de s’infiltrer jusqu’ici. Un bruit derrière moi me fait me retourner. Un braque allemand passe à côté de moi sans se ménager, me poussant pour m’obliger à lui laisser la place. Je lui grogne dessus férocement, ce qui a l’air de le surprendre : sa queue se place entre ses pattes sans qu’il ne puisse se contrôler puis il continue son chemin, comme si de rien n’était. Je me retourne vers l’autre rigolo.

HAYDEN: « Tu vas mourir si tu dors pas avec les autres. »

J’affiche un grand sourire, fier de pouvoir le provoquer en retour. S’il voulait faire ami-ami, c’est mal parti …

HAYDEN: « Remarque, pour ce que j’en ai à faire … Mais si tu veux crever, va le faire plus loin. J’en ai mars de trébucher sur des cadavres en me levant. »

Je continu de sourire comme un abruti. Que l’on devienne amis ou pas, j’en ai rien à faire. Et venez pas me dire qu’on pourrait partager nos proies, qu’on pourrait s’aider pendant les batailles, bla bla bla … Ca, c’est des promesses en l’air. Dans la réalité, dès qu’un problème pointe le bout de sa truffe, c’est chacun pour soi …